Participer à un dimanche à la chasse

logo


Suivez la web tv

logo

 

Chasse et confinement

Madame, monsieur,

le Décret ministériel prescrivant les mesures de confinement est paru ce vendredi matin à 4 h 1/2 au Journal officiel. Nous l’avons attendu patiemment depuis hier soir pour en faire une analyse précise, après avoir passé 2 jours à demander des dérogations pour la chasse individuelle du petit gibier, la chasse individuelle du migrateur, la chasse en palombière et la chasse en battue du grand gibier. En l’état de la réglementation, l’exercice de la chasse n’est pas reconnu comme motif de sortie du domicile valide. Pour autant, la chasse n’est ni fermée ni suspendue.

Nous demandons des éclaircissements concernant deux points, sur lesquels, jusqu’ici, il ne nous a pas été démontré que notre analyse était erronée. Tout d’abord, sous réserve d’avoir préalablement établi « l’attestation de déplacement » il est permis des « Déplacements brefs, dans la limite d’une heure quotidienne et dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile, liés soit à l’activité physique individuelle des personnes des personnes, à l’exclusion de toute pratique sportive collective et de toute proximité avec d’autres personnes, soit à la promenade avec les seules personnes regroupées dans un même domicile, soit aux besoins des animaux de compagnie. » Il paraitrait logique que la chasse du petit gibier comme celle des migrateurs, pratiquée individuellement, soit éligible à ce titre, comme le nourrissage des appelants en palombière. Vient ensuite la question des palombières, dans lesquelles la mise en œuvre du confinement pourrait être envisagée, sans pour autant interrompre la chasse à l’intérieur de ces palombières bien entendu.

La fédération continue ses démarches visant à obtenir des dérogations concernant le petit gibier, le migrateur, la palombière et la réalisation des battues de régulation du grand gibier, dont l’impérieuse nécessité n’est pas à démontrer, le chasseur assurant là des actions d’intérêt général. Il est évident que dans l’état actuel de la réglementation, la battue ne peut pas être pratiquée sans dérogation.

Car s’il s’agit d’intérêt général, celui-ci est servi par des chasseurs qui donnent de leur temps en participant aux chasses de régulation du grand gibier. Si les mêmes chasseurs se voient privés de leur passion, alors qu’ils préparent leur palombière ou la chasse du petit gibier depuis plusieurs mois, il deviendra très difficile de les mobiliser à nouveau pour des battues au grand gibier. La surpopulation de sangliers à déplorer après ce nouveau confinement, si des solutions ne sont pas trouvées, s’accompagnera d’une augmentation sans précédent des dégâts aux cultures agricoles. L’indemnisation administrative de ces dégâts repose sur un fond abondé uniquement par les taxes dont s’acquittent les chasseurs. Leur démobilisation aurait donc un double effet catastrophique.

Cette démobilisation sera d’autant plus marquée que les ruraux, encore une fois ignorés, si ce n’est méprisés, par ce Gouvernement, comprennent que pratiquer la chasse au grand air n’a aucune incidence sanitaire et que cette dérogation pourrait leur être accordée. Ils constatent en revanche que des milliers de personnes dans le département se ruent dans les supermarchés depuis 2 jours pour acheter du papier toilette et vont continuer à le faire pendant un mois. Ils ont aussi observé avec interrogation les centaines de kilomètres de bouchons formés à la sortie des grandes villes par les citadins qui migrent à la campagne pour le confinement. A défaut de prise en compte des demandes simples des ruraux, qui ont toujours su s’engager au service de leur pays, le Nouveau monde continuera à diviser les français alors qu’il serait si important de les rassembler.

Les informations réglementaires seront mises à jour régulièrement sur le site internet de la fédération et dans le cas où la chasse serait fermée dans les jours qui viennent, je ne manquerai pas de solliciter le Gouvernement pour que des indemnisations soient accordées aux chasseurs qui se sont acquittés de leurs taxes du permis de chasser en bon citoyen mais en pensant pouvoir pratiquer en paix. Le nourrissage des appelants en palombière comme leur éventuel rapatriement au domicile des chasseurs, si toutefois celui-ci devait être envisagé, ne pourrait que faire l’objet d’une tolérance dans les jours qui suivraient.

Le président
Michel AUROUX