Le bon piégeur minimise le temps passé à proximité des pièges afin d’éviter, autant que faire se peut, que son odeur imprègne les herbes, les branches et le sol. Un piège pas complètement dissimulé mais très vite posé sera souvent plus prenant que celui, bien que parfaitement dissimulé, qui aura nécessité une longue présence de l’homme sur le site. Il ne faut jamais traverser les coulées mais les suivre du plus loin possible, en prenant toujours le vent de façon à ce qu’il éloigne l’odeur de l’homme.
Il ne faut jamais modifier l’environnement à proximité des pièges. Pour piéger la fouine ou le renard, le piégeur doit savoir camoufler son odeur et son piège. Il est tout d’abord indispensable de porter des bottes en caoutchouc ainsi que des gants, afin de couvrir au maximum ses effluves personnelles lors de la manipulation des pièges. L’emploi des plantes odoriférantes, lorsqu’elles sont présentes sur le territoire, permettra d’amplifier la couverture de sa propre odeur en les écrasant dans les mains et sur les pièges. Les plus utilisées sont le fenouil, le lierre, le genêt, la menthe sauvage, la camomille, le thym, le buis, le sureau, les bourgeons de pin et de sapin ou encore les graines de genièvre. Seules des plantes présentes sur le site seront utilisées. Des odeurs nouvelles, même si ce sont celles de plantes, n’auraient pour effet que d’éveiller la méfiance de la fouine ou du renard au même titre que les odeurs de rouille fraîche, de terre remuée fraîchement, de branches, feuilles, herbes ou bois vert coupés de frais, de graisse ou de peinture sur les pièges ou encore l’odeur du sang des captures précédentes. Elles sont par conséquent à éviter.
Il est vivement recommandé de « se faire la main » avec les animaux les plus faciles à capturer. Rien n’est plus démotivant que de piéger pendant des semaines ou des mois sans rien prendre, alors que les succès rapides et répétés sont encourageants. Le rat musqué et le ragondin sont les plus faciles à capturer. Viennent ensuite la pie et la corneille noire puis, enfin, la fouine. Le piégeage de l’étourneau est peu documenté mais quelques techniques existent. Le renard est, de loin, le plus méfiant de tous. Les jeunes renardeaux, encore inexpérimentés sont plus faciles à prendre que les adultes. Pour le renard, le piégeage permet d’intervenir en complément de la chasse aux chiens courants, souvent ponctuellement. La chasse aux chiens courants est le mode de régulation le plus pratiqué et le plus efficace.