Participer à un dimanche à la chasse

logo


Suivez la web tv

logo

 

Quelques recommandations techniques

k

Vous êtes un bon chasseur, vous serez sûrement aussi un bon piégeur. Pour réussir à la chasse ou dans le piégeage, vous devez posséder deux qualités essentielles : être observateur et faire preuve d’assiduité. Si vous pouvez faire vos classes de piégeur comme vous avez effectuées celles de chasseur, en accompagnant une personne expérimentée, vous gagnerez beaucoup de temps et réussirez à coup sûr.

La météo

Une période de grand froid, particulièrement s’il s’accompagne d’une épaisse couche de neige, diminue la quantité de nourriture disponible tandis que s’accroissent les besoins énergétiques des prédateurs. Ils deviennent moins méfiants. Il est toutefois à noter que le gel et la neige diminuent la sensibilité des pièges. Le dégel et un temps orageux induisent souvent une intense activité chez les prédateurs, les rendant ainsi plus vulnérables.

Par temps de clair de lune, les pièges, surtout s’ils sont mal dissimulés, sont rendus plus visibles. Le vent, bénéfique s’il est léger, diffuse au loin les odeurs dégagées par les appâts. Violent, il découvre parfois les pièges, déplace les collets ou provoque des oscillations bruyantes dans les pièges-cages, au point parfois d’en déclencher la fermeture.

meteoL’humidité est l’alliée du piégeur. Elle dilue son odeur et force les animaux sauvages, qui répugnent à se mouiller les pattes, à emprunter les coulées. Par une pluie trop forte, les animaux restent à l’abri. De grosses gouttes peuvent trahir la présence des pièges, par le bruit qu’elles provoquent en tombant sur le métal ou en les découvrant, s’ils sont cachés avec de la terre, de la cendre ou de la poussière. La chaleur n’est pas intéressante. Elle diminue l’activité des prédateurs et corrompt rapidement les appâts.

Les conditions idéales pour le piégeur sont une petite pluie par une nuit sans lune, pas trop froide, avec un léger vent. Le printemps est une époque très fructueuse. En mars, avril et mai, les prédateurs doivent nourrir leur progéniture. Il leur faut beaucoup chasser et ils ont ainsi de nombreuses occasions de rencontrer les pièges. C’est également la saison où le piégeage est le plus nécessaire pour protéger les nids et portées du gibier. L’été, le nombre de prises diminue.

Durant la période où la chasse est ouverte, le piégeur s’abstient de piéger. Il ferait courir de trop grands risques aux chiens de chasse. Dès le 1er mars, date de la fermeture générale de la chasse, le piégeur peut commencer son activité. Il n’oubliera pas de détendre ou de neutraliser l’ensemble de ses pièges les jours où une battue administrative notamment au renard est organisée.

k
Les passages

Le piégeur doit, avant tout, repérer les passages pour opérer sur ceux-ci ou à proximité. Les prédateurs les empruntent au moins une fois par jour pour rejoindre leurs remises ou pour chasser. Les mustélidés n’aiment pas se mouiller au contact des herbes ni marcher bruyamment sur les feuilles traînant au sol. Ainsi, ils empruntent souvent les coulées pour se rendre à leurs terrains de chasse, surtout lorsqu’il pleut ou qu’il y a de la rosée. Les corvidés ont, eux aussi, leurs habitudes en matière de déplacements. Le plus souvent, ils vont d’un bois à un autre, d’un couvert où ils passent la nuit à un verger, un champ cultivé, une basse-cour pour se nourrir. Chez les rats musqués et les ragondins, trouver des coulées est très facile, on les repère du premier coup d’œil.

k
Le sentier de bordure

Après avoir identifié et repéré les passages habituels de renard ou de fouine, le premier soin du piégeur est d’ouvrir et de mettre en état un sentier de bordure dans les zones boisées de son territoire. Le sentier de bordure est à la base de tout piégeage au piège-cage et c’est souvent de lui que partent les sentiers de dérivation. Comme son nom l’indique, un sentier de bordure est un petit chemin de 25 à 30 cm de large environ, au sol nu et régulièrement entretenu, qui parcourt les bordures de bois entre un et dix mètres de la lisière.

L’entretien consiste d’abord à pulvériser deux mois avant la période de piégeage un désherbant à effet persistant puis à ratisser de temps en temps l’ensemble du sentier. Le sentier doit serpenter de façon à couper toutes les coulées menant du bois à la plaine. Son tracé doit le faire passer à proximité de toutes les zones pouvant servir de remise aux mustélidés comme les tas de bois, les ronciers ou les ruines. Le sentier de bordure doit finir en « cul de sac » à l’intérieur du bois, de façon à ne pas être repéré ou emprunté par des randonneurs. Les bordures sud des bois, en particulier lorsque elles se trouvent sur une pente exposée au soleil, seront préférées pour créer le sentier de bordure.

k
La traînée

Il est possible de créer au sol une trace odorante par traînée. Elle guidera la fouine ou le renard vers les pièges. Il s’agit de tirer, assez loin de soi, avec une perche de deux ou trois mètres, un appât tel qu’un cadavre de volaille ou ses viscères. Cette méthode peut être appliquée aussi bien pour le piégeage au moyen de pièges-cages que de pièges à lacets. Les traînées ne sont valables que pour une nuit et principalement par temps doux. Une traînée doit partir des zones que l’on sait fréquentées par les carnivores comme les sentiers, passages, lisières de bois, lisières de cultures, haies ou encore clôtures. La traînée doit aboutir au lieu de piégeage. Deux ou trois traînées courtes, de 30 à 50 m autour des pièges, valent mieux qu’une seule beaucoup plus longue.

k
Les odeurs

Le bon piégeur minimise le temps passé à proximité des pièges afin d’éviter, autant que faire se peut, que son odeur imprègne les herbes, les branches et le sol. Un piège pas complètement dissimulé mais très vite posé sera souvent plus prenant que celui, bien que parfaitement dissimulé, qui aura nécessité une longue présence de l’homme sur le site. Il ne faut jamais traverser les coulées mais les suivre du plus loin possible, en prenant toujours le vent de façon à ce qu’il éloigne l’odeur de l’homme.

Il ne faut jamais modifier l’environnement à proximité des pièges. Pour piéger la fouine ou le renard, le piégeur doit savoir camoufler son odeur et son piège. Il est tout d’abord indispensable de porter des bottes en caoutchouc ainsi que des gants, afin de couvrir au maximum ses effluves personnelles lors de la manipulation des pièges. L’emploi des plantes odoriférantes, lorsqu’elles sont présentes sur le territoire, permettra d’amplifier la couverture de sa propre odeur en les écrasant dans les mains et sur les pièges. Les plus utilisées sont le fenouil, le lierre, le genêt, la menthe sauvage, la camomille, le thym, le buis, le sureau, les bourgeons de pin et de sapin ou encore les graines de genièvre. Seules des plantes présentes sur le site seront utilisées. Des odeurs nouvelles, même si ce sont celles de plantes, n’auraient pour effet que d’éveiller la méfiance de la fouine ou du renard au même titre que les odeurs de rouille fraîche, de terre remuée fraîchement, de branches, feuilles, herbes ou bois vert coupés de frais, de graisse ou de peinture sur les pièges ou encore l’odeur du sang des captures précédentes. Elles sont par conséquent à éviter.

Il est vivement recommandé de « se faire la main » avec les animaux les plus faciles à capturer. Rien n’est plus démotivant que de piéger pendant des semaines ou des mois sans rien prendre, alors que les succès rapides et répétés sont encourageants. Le rat musqué et le ragondin sont les plus faciles à capturer. Viennent ensuite la pie et la corneille noire puis, enfin, la fouine. Le piégeage de l’étourneau est peu documenté mais quelques techniques existent. Le renard est, de loin, le plus méfiant de tous. Les jeunes renardeaux, encore inexpérimentés sont plus faciles à prendre que les adultes. Pour le renard, le piégeage permet d’intervenir en complément de la chasse aux chiens courants, souvent ponctuellement. La chasse aux chiens courants est le mode de régulation le plus pratiqué et le plus efficace.

k
Comment attacher les collets ou les lacets

Les collets et les lacets peuvent être attachés à un point fixe du type tronc, racine, pieu, grillage, grosses pierres ou encore souche. Dans tous les cas, ils sont ceinturés par un fort fil de fer auquel on attache la chaîne grâce à l’émerillon. La chaîne et le point d’attache devront être proportionnés aux forces de l’animal visé.

Ils peuvent également être attachés à un point mobile. L’attache sur point mobile ne peut être utilisée qu’en sous-bois très dense afin que le point mobile se bloque dans la végétation environnante, à quelques mètres de la prise. L’attache sur point mobile présente l’avantage de permettre au prédateur de se déplacer légèrement avec le piège. C’est un moyen de limiter la dégradation du jardinet ou de la zone de piégeage. Les pièges tendus à proximité des parquets ou volières de lâchers doivent être attachés à un point mobile de façon à permettre l’éloignement rapide du prédateur capturé dans le but de limiter l’affolement du gibier.